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vous êtes ici : accueil -- la maison de poÉsie fondation Émile blémont reconnue d´utilité publique 16, rue monsieur-le-prince. 75006 paris menu principal _______________________ manif. littéraires revue le coin de table biographies publications j. charpentreau prix littéraires histoire de la fondation catalogue nous écrire mentions légales _______________________ imprimer e-mail détails publication : 1 septembre 2016 pour nous joindre : - par courrier postal : la maison de poésie. société des poètes français. 16, rue monsieur-le-prince. 75006 paris. - par courriel : cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. vous devez activer le javascript pour la visualiser. la maison de poésie fait partie de ceux qui défendent notre culture et ses valeurs contre l’assaut des barbares. « quoi que fassent ceux qui règnent chez eux par la violence et hors de chez eux par la menace, quoi que fassent ceux qui se croient les maîtres des peuples et qui ne sont que les tyrans des consciences, l’homme qui lutte pour la justice et la vérité trouvera toujours le moyen d’accomplir son devoir tout entier. la toute puissance du mal n’a jamais abouti qu’à des efforts inutiles. la pensée échappe toujours à qui tente de l’étouffer. elle se fait insaisissable à la compression ; elle se réfugie d’une forme dans l’autre. le flambeau rayonne ; si on l’éteint, si on l’engloutit dans les ténèbres, le flambeau devient une voix, et l’on ne fait pas la nuit sur la parole ; si l’on met un bâillon à la bouche qui parle, la parole se change en lumière, et l’on ne bâillonne pas la lumière ». victor hugo la maison de poésie-fondation émile blémont la maison de poésie est une fondation créée par les dispositions testamentaires d’émile blémont. elle a été reconnue d’utilité publique par un décret du président de la république le 19 août 1928. elle est la seule fondation agissant en faveur des poètes et de la poésie par ses diverses activités (publications, revue, conférences, récitals, bibliothèque, présence en diverses institutions, etc.). émile blémont, son fondateur, est le personnage central du tableau de fantin-latour, coin de table (1872) et, avec ses amis, le fondateur de la revue la renaissance littéraire et artistique. c’est émile blémont qui fit asseoir au coin de la table deux jeunes poètes alors inconnus, paul verlaine et arthur rimbaud. poète et animateur de revues, émile blémont était aussi un mécène. il acheta le célèbre tableau et en fit don à l’état. le coin de table est aujourd’hui au musée d’orsay. la maison de poésie-fondation émile blémont est administrée par sept poètes qui sont aujourd’hui jacques charpentreau, sylvestre clancier, jean-luc despax, jean hautepierre, jean-luc moreau, jean-pierre rousseau, robert vigneau. poésie vivante depuis plus d’un centenaire, la poésie est menacée et on prédit sa disparition prochaine. or, ce qui est intéressant, c’est le maintien du nombre de poètes (preuve que la poésie va bien) et l’amenuisement de ses lecteurs (preuve que la poésie va mal). on s’intéresse périodiquement aux lecteurs qui disparaissent – et pas assez, à notre avis, aux créateurs qui continuent à écrire, les uns dans la versification classique, les autres dans un vers libre sans préoccupation outrageuse. c’est justement à quelques-uns d’entre eux que nous avons demandé : la poésie ? à quoi ça rime ? les résultats sont intéressants dans leur variété. de toute façon, rimes ou sans rimes, mètre ou sans mètre – la poésie continue, comme le montre le récent numéro de la revue le coin de table. le grand nombre de poèmes contemporains le prouve, comme les études consacrées à des poètes de jadis (mallarmé, régnier, gide, jammes, aicard, fabié, mac orlan, apollinaire, soupault, etc.), et des reproductions particulièrement abondantes. oui, la poésie reste bien vivante et le coin de table le prouve avec son soixante-cinquième numéro. la poésie des poètes « la poésie a manqué de dignité et en est punie par le dédain qui la fait considérer comme une chose médiocre et qui ne peut être prise au sérieux. » alfred de vigny. carnet de 1840-1842. il fut un temps où la poésie paraissait évidente, puisqu’elle était alors simplement « l’art d’écrire en vers » , comme la définissait louis quicherat en 1850 dans son traité de versification française. bien entendu, cette célèbre définition ne résolvait rien, ne révélait aucun secret et laissait sans explication les deux mots importants, art et vers. les poètes eux-mêmes s’opposaient pour savoir ce qu’était vraiment cet art qu’ils pratiquaient : les trissotins et les vadius se querellaient par jalousie, puis les anciens et les modernes à l’académie, puis les bouffons au théâtre , puis les romantiques et les classiques , les tenants de la rime pour l’œil et ceux de la rime pour l’oreille, les surréalistes avec tout le monde, etc. par-delà ces querelles traditionnelles, celles des poètes qui sont des « gens irascibles » comme l’avait déjà reconnu horace, l’apparition des vers-libristes à la fin des années 1880 suscita une vraie différence entre les uns et les autres et reposa, pour la première fois, sur des réalités esthétiques et non plus simplement sur des impressions ou des jugements sans raisons objectives. quand on va voir d’un peu près cette célèbre querelle, comme nous l’avons souvent fait ici-même, on est surpris par la rigueur des positions des uns et des autres et par la vigueur des invectives. un siècle et quart plus tard, l’opposition entre la versification traditionnelle et le vers libre semble moins violente, moins outrancière, elle existe toujours. la différence entre ces deux époques, celle de la naissance du vers libre et la nôtre où coexistent ces deux types de poésie, c’est tout de même l’occultation paradoxale de la poésie, de plus en plus pratiquée par de plus en plus de gens, et de moins en moins lue, ayant de moins en moins de lecteurs et de moins en moins de place partout – si ce n’est, encore, dans les écoles. on constate qu’à la fin du xix e siècle, la poésie occupait une place qu’elle n’a plus aujourd’hui. certes, la poésie a toujours vogué de crise en crise, chaque époque se plaignant de la désaffection dont elle aurait soudain souffert, et alfred de vigny notant dans un de ses carnets un sujet de poème restant « à faire », qu’il ne fit pas, d’ailleurs. mais tout de même, les ventes des recueils de victor hugo, la floraison des revues de poésie à l’approche des années 1900, les prix nobel décernés à des poètes, et d’abord à sully prudhomme, poète français, premier prix de l’histoire des nobelisés, les célèbres scandales des surréalistes, puis, dans la deuxième partie du xx e siècle, les succès des poèmes de la résistance, la popularité de la collection des poètes d’aujourd’hui de pierre seghers, tout montre, par comparaison, quelle pauvreté, quelle misère, notre époque réserve à la poésie ! on en a souvent analysé les causes, et nous ne le referons pas encore une fois, les torts étant partagés entre les écrivains, les éditeurs, la presse, les critiques, les universitaires, les profiteurs, les inventions techniques etc., le tout soumis à l’égoïsme « obligé » de l’époque, à l’écrasement systématique de la tradition culturelle, à la mainmise du profit sur tout et partout. écrire sans être lu or, nous l’avons déjà remarqué, les poètes sont toujours aussi nombreux, peut-être parce que le désir de « créer », de « s’exprimer » personnellement devient de plus en plus prégnant dans une société tellement bavarde pour ne rien dire, certainement aussi parce que la poésie semble un art relativement accessible puisque son matériau, le langage, est déjà en la possession de tout le monde, et, osons le dire, certainement aussi parce que la poésie écrite en vers-libre paraît plus « facile » pour s’essayer à la poésie, ce qui n’est pas tout à fait exact. comme on le sait, le coin de table refuse de s’enrôler chez les uns ou chez les autres, et la revue publie aussi bien des vers libres que des vers plus clas